Lors d'un matin d'été, je reçu une lettre venant de mes grands parents. Sur celle-ci était écrit que, puisqu'ils avaient acheté un magnifique et grand château dans une petite forêt, j'étais conviée a passer mes vacances en ce lieu.
Je n'étais pas très réjouie à cette idée, car depuis mon enfance, j'avais une grande peur envers les châteaux et ce qu'ils pouvaient contenir. Mais pour ne pas les décevoir, je décidai d'y passer une semaine. Je préparais donc mes bagages, mais un terrible mauvais pressentiment voilait mes pensées. Je fis un terrible cauchemar toute la nuit, je sentais des spectres me guetter. Le matin même, je descendis pour déjeuner et me préparer à partir pour ce château. Le cauchemar que j'avais fais la veille me hantait et occupait tout mes esprits. Le peu de réjouissance que j'avais réussi a trouver pour me convaincre d'y aller s'étaient envolés. Dans la voiture tremblante qui nous indiquait que nous étions hors de la route goudronnée et que nous nous situions sur un chemin de pierre typique des forêts, je pensais à ce que je pourrai bien voir et j'essayais de me rassurer du mieux que je pouvais en me disant que ce cauchemar n'était qu'un rêve et non la réalité. Nous arrivâmes à la fin d'une petite allée de terre où commençait un épais mur d'arbre. Mon grand père attendait là. Je sortis de la voiture et mon grand père prit mes affaires. Il nous guida vers l'immense château. A le voir comme ça, on aurait dit un château banal, mais je sentais qu'il se passait des choses étranges, et cela confirmait mes peurs. Une sensation peu commune vint me frapper mon esprit. Je ressentis une sensation singulièrement familière, j'avais la sensation de connaître cet endroit car j'y avais vécu, j'avais la sensation de connaître cet endroit car j'y étais morte. On entra dans un immense salon. Cette étrange sensation familière s'intensifiait a chaque pas que je faisais dans cette immense demeure. Je vis une porte à ma gauche, et je m'y dirigeai comme si je savais où ça m'emmènerai, comme si c'était une pièce où j'avais l'habitude de me rendre.
Là, je vis un géant de pierre horriblement menaçant. Mon cœur battait la chamade. Ce golem me dévisageait de ses yeux placés à plusieurs mètres de hauteur de moi. Au moment où je me sentais partir, une envolée de chauves-souris vint traverser la pièce, et tout ces petits monstres se transformèrent en oiseaux de toutes les couleurs alors qu'ils étaient en plein vol. Une présence m'alarmai, et inconsciemment, je savais d'où elle venait. Non pas de cette énorme statue de pierre froide, mais de dehors. D'un geste banal, ma tête bascula et mes yeux vinrent se river sur un arbre, guidés par mon instinct et mon pressentiment. Une présence menaçante venant de cette arbre me faisait lourdement paniquer. Mon souffle se coupait, ma respiration était dangereusement saccadée, des sueurs froides coulaient le long de mon visage, mon corps tout entier tremblait de peur. Je sentais un être diabolique hanter cet arbre et ce château.
Je me hâtai de sortir de cette pièce et je retournai auprès de ma famille. Alertée par mon état paniqué plutôt alarmant, ma grand-mère vint me trouver et s'exclama:

-Et ben ça alors, on dirait que tu vient de voir un fantôme! "

Je la regardai dans les yeux, et mon regard insistant, bordé de peur, plein de vérité et lourd de sens semblait la mettre mal à l'aise. Elle comprit tout de suite que cette phrase qu'elle avait prononcée quelques secondes plus tôt n'avait rien d'une simple blague, mais d'un fait réel tout à fait effrayant.

-Va sortir un peu, ça te fera du bien, si tu veux je t'accompagne, me dit-elle afin de penser à autre chose. "

Nous sortîmes dans le petit parc bordé par la forêt. Je n'étais pas plus rassurée, puisque cet arbre trônait en plein milieu et il semblait y avoir autour de lui une aura noire aux reflets pourpres. Je fis comprendre à ma grand-mère que mes craintes venaient de cet être datant sans doutes de plusieurs siècles. Prise d'une soudaine folie, comme envoûtée, je m'approchai dangereusement de l'arbre qui commençait à pencher en ma direction. Il forma une entrée vers un passage que je ne connaissait pas en réalité, mais qui me donnait une étrange sensation de déjà vu. Je me sentais fascinée par cette porte qu'offrait la courbe du tronc de l'arbre. Une euphorie s'emparait de moi. Je désirais plus que tout ouvrir cette porte à présent. Malgré cela, mon vrai "moi" paniquait et ne savait que faire pour reprendre le dessus, car j'étais possédée, mais pas complètement. Je n'arrivais pas à reprendre mes esprits et je sentais mon âme et ma conscience se séparer de mon corps. Au moment où je - ou plutôt le spectre qui me possédait -  touchai la poignée de la porte mon âme lévitait dans un espace qui me faisait peur. A ce moment, je compris que plus jamais je ne reverrai ce qui m'étais cher, plus jamais je ne pourrai serrer dans mes bras ceux que j'aime. Plus jamais je pourrai vivre. Puis, d'un seul coup, mes craintes, ma peur et tout le reste s'envolèrent. Petit à petit, je me réveillai, toujours dans cet espace noir, rouge/pourpre et violet où j'avais attéri à cause de cet arbre. Petit à petit, je recouvrai la mémoire. Petit à petit, tout me sembla plus clair. Petit à petit, je compris que cela faisait une éternité que j'étais là, enfermée et sans aucun doute morte dans mon vrai monde. Je compris que cette sensation de déjà vu que je ressentais, c'étais en fait le même cauchemar qui se répétait. Quand tout me paru clair, je compris que ce cauchemar, se répétait, se répète et se répétera encore et encore, que lorsque celui-ci recommencerait une fois de plus, je ne me souviendrai plus que c'est un rêve et non la réalité. Ce cauchemar éternel, prix à payer pour ma curiosité insatiable d'ouvrir toutes les portes que l'on me présente, toutes, même celles tendues par des êtres du mal. I'm in my Eternal Nightmare.