Paradis mon soir

Ils viennent, par milliers, ils soupirent si bas,
Ces bouches charnues murmurent sous les cendres,
Leurs mains dépourvues de chair se tendent vers moi,
Près du soupirail qui vomit ses méandres.

Les vieux fantômes courbent ici leur échine,
Cette vapeur qui coule tarit les membres.
Les yeux se lèvent vers la proie assassine,
Pour jeter la pluie où leur chaîne se cambre.

La vengeuse plonge trop loin dans leurs veines,
Hurle sous les morts une plainte malsaine.
Les relents s'éveillent, arrachent la voix,

L'oeil vide observe, brûlé sur les tisons,
Meurtrier dans son âme, craintif à tâtons,
Il plaint les victimes, face aux aïeux narquois.

J.K.