Louve Ailée
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| Sujet: Destinée (ou pas ?) Dim 17 Juil 2011, 12:48 | |
| Bon allez je me lance >w< J'ai écrit ce chapitre l'année dernière (ou voir il y a deux ans lol), et je l'ai relu récemment, j'ai adoré, surtout que j'avais complètement oublié mon intrigue *-* (Mon titre est "Chapitre 1 Destinée" j'en ai donc déduis que c'est ainsi que je voulais appeler cette histoire °-°) Bonne lecture !
Chapitre 1 :- Spoiler:
Je retins ma respiration et restai tapie au sol, la main sur le manche de mon poignard. Je scrutais les alentours. Personne. Pourtant, j’en étais sur. Quelqu’un me suivait. Il n’était pas très discret, et c’était ce qui me faisait penser qu’il ne me voulait peut-être aucun mal. Mais il valait mieux être sur ses gardes. Il allait bientôt faire jour, mais il faisait encore sombre. Le soleil ne s’était pas encore levé. Et dans cette obscurité, dans cette forêt, tout pouvait arriver. Surtout pour une jeune fille comme moi, si innocente, si fragile. Mais les apparences étaient trompeuses. J’étais la fille d’un forgeron, qui faisait les plus belles armes du pays, et qui les maniait tout aussi bien. Quand j’étais petite, il m’avait appris à les utiliser, je n’avais pas perdu la main. Loin de là. Mais la personne qui me suivait pouvait tout aussi bien manier une épée, et cela, bien mieux que moi. Je me promis que plus jamais je ne m’aventurerai dans la forêt alors que le soleil ne s’était même pas encore levé. Mais comme aujourd’hui il allait faire chaud, je ne me voyais pas cueillir des fruits dans la forêt avec une chaleur renversante. J’avais alors préparé mon coup tôt le matin.
J’entendis un hennissement à ma gauche. Je tournai la tête, et aperçu Etoile. C’était une magnifique jument de robe noire qui n’en faisait qu’à sa tête. C’était une jeune jument, au museau pointue, et à l’allure élégante. Je l’avais tout de suite reconnu, avec son étoile sur son front, juste entre ses deux yeux noirs qui brillaient, et avec sa patte avant gauche blanche. Elle semblait apeurée. Elle n’avait pas l’habitude des forêts, car elle vivait dans une vallée, avec les siens. Mais elle n’aurait jamais du quitter son troupeau, car maintenant, elle était aussi vulnérable qu’une enfant.
Il y a à peine un mois, je l’avais aidé à retrouver son troupeau. Je l’avais trouvé en train d’essayer de semer un intrépide loup, qui tentait seulement de s’amuser à poursuivre la jument en lui mordillant les pattes. Il était sûr que jamais il ne réussirait à la tuer, mais c’était sûrement un loup qui voulait s’amuser un peu. J’avais tout simplement pris mon arc et une flèche, et j’avais tiré sur une patte du loup. Comme je l’espérais, la flèche le frôla, laissant quand même une vilaine trace sur sa patte, mais cela suffisait pour qu’il prenne peur. La jument, profitant de se moment, se cabra et atterrit lourdement au sol pour faire fuir le loup. Celui-ci évita facilement l’attaque, même avec sa patte blessée. Il renifla l’air, et se tourna vers moi. Il recula, sans me quitter du regard, et s’enfuit.
J’avançai doucement vers la jument, en tendant ma main pour qu’elle me sente, et qu’elle prenne confiance en moi. Mais à chaque fois que je faisais un pas en avant, elle faisait un pas en arrière. Elle se méfiait encore de moi, et elle n’avait pas tord. Mais il fallait que je soigne les méchantes blessures qu’elle avait à sa patte arrière droite. Alors je sortis une pomme de mon sac et la lui tendit. Etoile allongea son cou et renifla la pomme. Elle donna un léger coup de museau contre celle-ci, et la pomme tomba. Je n’avais pas essayé de la rattraper.
La jument secoua la tête, et mangea la pomme qui était à présent au sol. Je n’avais pas bougé. Elle était si près de moi que je ne voulais pas tenter de la faire fuir. J’attendis qu’elle eut fini de dévorer la pomme, et je la caressai derrière l’oreille. Etoile hennit, et frotta son museau contre moi, manquant de me faire renverser. Elle tenta de plonger son museau dans mon sac, mais je lui en empêchai. Sans m’arrêter de la caresser, je fis le tour d’elle et arriva à sa fameuse patte arrière droite. Elle était couverte de sang. Les blessures n’étaient pas profondes, mais mieux valait les soigner avant qu’elles aient une infection.
Quand j’eus enfin mis la pommade sur ses blessures, je partis. Mais Etoile s’obstinait à me suivre. Alors je l’avais aidé à retrouver son troupeau, ce qui me pris toute une journée.
Je me levai et soupirai. J’avais eu peur pour rien. Je m’approchai de la jument et lui caressait le museau fin et pointu au bout, derrière les oreilles, et pour finir, son encolure. En retour, elle se frotta contre moi, et je faillis tomber, mais je me rattrapa à un tronc d’arbre. Etoile hennit, comme pour se moquer de moi. Je sortis de mon sac un morceau de sucre et le lui tendit. Sans hésiter, elle l’avala, et je crus bien que ma main allait partir avec.
Je me demandai ce que cette jument venait faire ici. Les troupeaux de cheveux ne s’aventurent presque jamais dans les forêts. Alors pourquoi était-elle ici ? C’était sûrement une des nombreuses questions auxquels je n’aurais jamais de réponses. Mais Etoile cette fois-ci ne semblait pas vouloir rejoindre son troupeau. Elle avait plutôt l’air de vouloir rester avec moi. Elle me regardait droit dans les yeux, comme si elle attendait que je fasse quelque chose. Mais il m’était impossible de l’emmener avec elle dans mon village. Je n’avais pas les moyens de m’occuper d’une si splendide créature. Mais je voulais tellement l’avoir pour moi. Je décidai néanmoins de l’emmener au dehors de la forêt.
Au loin, je vis un cours d’eau. Je me dirigeai vers celui-ci, suivit de Etoile. Quand elle aperçut elle aussi le cours d’eau, elle trotta vers lui et se désaltéra. J’arrivais peu de temps après elle, et profitai pour remplir ma gourde. Je réfléchis à un endroit où je pourrais garder Etoile en sécurité, et je me souvins d’une petite grange abandonnée, non loin de là. Elle avait été brûlépar les flammes, mais elle pouvait encore servir.
Je regardai à l’horizon. Les premiers rayons de soleil avaient faits leurs apparitions, et le ciel prenait une couleur bleu clair. Je devais retourner au village pour vendre les fruits que je venais de cueillir, et cela, au plus tôt. Mais je n’arriverais jamais à temps au village, même si je courais.
Je me tournai vers Etoile, regarda en direction du village, et reposa mon regard sur elle. Elle semblait comprendre mes intentions, car elle se tourna elle aussi vers le village, les yeux brillants.
Je tentai de monter doucement sur elle, en la couvrant de caresses et en lui murmurant des mots rassurants. Elle se détendit, mais au moment au je montai sur elle, elle s’effraya et fit un pas de côté brusquement, et je tombai. Je ne m’étais pas blessée, je m’attendais à cette réaction. Je refis la même manœuvre, et à la quatrième fois, je réussis à monter. Je m’accrochai fermement à sa crinière, et je lui murmurai « Vas-y ».
Elle hennit, puis galopa en direction du village. Je sentis le vent fouetter ma peau, j’avais l’impression de voler. Je caressais la crinière de Etoile, et elle leva la tête, comme pour montrer qu’elle appréciait. Ce n’était pas la première fois que je montais à cheval, mais Etoile allait drôlement vite, et je ne sentais même pas qu’elle galopait. J’avais plutôt l’impression qu’elle volait. Mais tout d’un coup, elle se cabra, et je ne compris pas pourquoi. Je n’eus pas le temps me retenir à sa crinière, et je tombai lourdement de côté, perdant connaissance. Mais je fus vite réveillée par de grands coups de langues de la part de Etoile. J’avais un mal de crâne impossible, et quand je tentai de me lever, je fus prise par un vertige, et je me rassis. Etoile hennit, et sautilla vers quelque chose plus loin. Elle semblait intriguée. Elle regardait dans les herbes hautes, sans quitter du regard une certaine chose dont je ne voyais pas, car les herbes autours de moi étaient trop hautes quand j’étais assise. Je fermai les yeux un moment, essayant de me rappeler ce qui m’était arrivée. Etoile s’était sûrement cabrer à cause de la chose qu’elle observait maintenant, à une distance convenable.
Je pensai tout d’abord que ce devait être un cadavre d’un animal mort, car je sentais l’odeur du sang, mais quand je m’approchai, je sus que j’avais tord. Ce que je vis m’effraya. Mon cœur commençait à battre plus vite, et je ne savais que faire devant cet homme blessé et inconscient. Il était vêtu tel un chevalier, avec sa côte de maille, son heaume et sa longue épée. Je décidai de lui retirer sa lourde épée, en faisant attention à ne pas le réveiller, et je la jetai de toutes mes forces l’autre côté. C’était juste une manière de m’assurer qu’il n’allait pas essayer d’utiliser cette épée contre moi. Du coin de l’œil, j’aperçus Etoile qui broutait tranquillement l’herbe. Il ne devait pas y avoir de danger aux alentours alors.
N’importe qui dans ma situation serait parti en courant, laissant cet homme seul, l’ignorant, mais je ne l’avais pas fait. Je ne saurais pourquoi, mais j’avais le pressentiment que c’est homme était quelqu’un de bien. Je me penchai vers celui-ci et lui retira son heaume pour pouvoir prendre son pouls. Mais quand je vis son visage, j’en fus étonné. Il devait à peine avoir quelques années de plus que moi. Il avait des cheveux bruns, mouillé par la transpiration, et un visage aux traits fins. Mais je n’avais pas le temps d’admirer son visage. De deux de mes doigts, je cherchai son pouls au niveau de son cou. Il battait faiblement, mais il battait quand même.
J’inspectai à présent ses blessures. Il n’avait rien de grave, mis à part la blessure sur son front. Le sang qui s’en écoulait avait séché, mais il y en avait sur son œil gauche. Je me dis que je nettoierai son œil plus tard, car je ne me voyais pas lui renverser de l’eau sur son œil, de peur qu’il se réveille et prenne peur. Je remarquai qu’il était blessé à la côte. La blessure était plus ou moins profonde, mais apparemment, ce jeune homme avait réussi à faire stopper le sang. Son épaule portait une profonde trace d’un coup d’épée. Je caressai la plaie, et là aussi, le sang avait séché. Tout de même, pour ne pas que les blessures s’infectent, je sortis de mon sac une pommade. Je l’avais toujours sur moi. A l’aide de mon poignard, je déchirais ses vêtements pour pouvoir mieux étaler la pommade sur son épaule. J’essayai d’enlever sa côte de maille, mais je n’y réussis pas, même à l’aide de mon poignard. Je regardai aux alentours, pour chercher si quelque chose pourrait m’aider, mais rien. Je laissai de côté sa côte. Je ne voulais rien faire sans être sûre que ce soit bon pour lui. Je pris le vêtement que je lui avais déchiré et essayai de l’enrouler autour de sa taille pour ne pas que la blessure à sa côte ne s’ouvre. J’eus du mal à le faire passer sous lui. Il était lourd, et ma faiblesse n’arrangeait rien. J’obtins au final un résultat plus ou moins acceptable. Je lui enlevai ensuite ses bottes et ses protections pour qu’il se sente mieux. Le moment était venu que « monsieur » se réveille. Je ne me voyais certainement pas le traîner au village. Je pris ma gourde, déchirai un petit morceau de ma robe, et mis de l’eau dessus. J’approchai doucement le tissu de son œil, et tapotai délicatement. J’attendis un moment, et il ne semblait pas se réveiller. De plus, le sang n’était pas parti. Je mis un peu plus d’eau et frottai un peu plus fort, et je profitai pour lui nettoyer le visage.
Il gémit, fronça les sourcils, et tourna la tête. Je crus que mon cœur allait cesser de battre. Je redoutai le moment où il allait se réveiller, car ce serait à ce moment où je verrais vraiment si c’était quelqu’un de bien, ou au contraire, quelqu’un de mal, qui s’en prendrait à moi.
J’avalai ma salive, repris mes affaires, et me dirigea vers Etoile, sans me retourner. Le soleil était à présent haut dans le ciel. Il fallait que je retourne au village. Doucement, en lui murmurant des mots rassurants, je montai sur Etoile. Mais celle-ci ne galopa pas. Elle retourna vers le jeune homme, qui gémissait encore. Elle lui donna des coups de museau, et le lécha le visage, comme pour le réveiller.
Je priai néanmoins pour qu’il n’ouvre pas les yeux, pas maintenant. J’avais tellement peur de ce qui pourrait arriver ensuite. Mais Etoile semblait connaître ce jeune homme. Elle n’avait pas peur de lui. C’était étrange.
Je descendis de ma monture, et m’approcha du jeune homme. Je le regardai, et soupirai. Tan pis si je ne pouvais pas vendre mes fruits si fraîchement cueillis aujourd’hui, ce jeune homme aura intérêt à me remercier.
Je me tournai vers Etoile, et ajouta en plaisantant :
-S’il est une personne arrogante, égoïste et sans cœur, je mets toute la faute sur toi !
Je me retournai ensuite vers le jeune homme, et me demandait où je pourrais l’emmener. Personne ne voudrait de lui au village, les gens avaient assez de soucis comme ça. Je repensai à la grange. Cela semblait être une bonne idée. Mais comment vais-je l’emmener là-bas ?
Comme si Etoile lisait dans mes pensées, elle se coucha près du jeune homme. Etoile était vraiment une jument intelligente. Je lui offris un morceau de sucre, et m’approcha du jeune homme. Je rassemblais toutes mes forces, et je le pris sous ses aisselles et tira, en faisant attention à ne pas éveiller la blessure qu’il avait à l’épaule. Mais j’oubliais sa côte. Il gémit, faisant une grimace, et posa sa main sur sa blessure. A ce moment-là, surprise, je le lâchai et il tomba au sol. Il s’était réveillé.
Instinctivement, je retournai aux côtés de la jument. Mais celle-ci bondit vers le jeune homme, me laissant seule. Etoile le couvrit de coups de langue. Il se leva, prenant appuie sur l’encolure de la jument et regarda bizarrement sa côte. Il remarqua son vêtement enroulé fermement à sa taille, et sourit. Il avait un mignon sourire, je devais l’avouer. Mais à ce moment-là, j’aurais voulu me cacher au fin fond d’un puit.
Il tâta sa ceinture, et remarqua qu’il n’avait plus son épée, ses bottes et son heaume. Il se tourna et prit à ses pieds son heaume et remit ses bottes. Il semblait avoir eu des vertiges, donc il s’assit, et caressa sa blessure au front.
Je m’étais tapie dans l’herbe haute, et ne manquai rien de la scène. Il regardait partout ou était son épée, et à ce moment-là, je me souvins que je l’avais jeté de l’autre côté, c’était vers la droite je pense. Je me dirigeai vers cet endroit à quatre pattes, tâtai partout dans l’espoir de tomber sur l’épée. Je n’aurais pas dû la jeter, mais j’avais eu peur de intentions du jeune homme. Il n’avait pas l’air d’être une méchante personne. Il semblait joyeux, souriant, amical, mais d’où pouvait venir ses blessures ?
« Aheum… » entendis-je.
Je sursautai, et je crus que mon cœur allait exploser tellement il battait vite. Je me tournai, et au-dessus de moi, je vis le jeune homme. Il m’adressa un sourire. Pour la première fois, je distinguai la couleur de ses yeux. Ils étaient bleus ciel.
« C’est vous qui m’avez soigné ? » me demanda-t-il en me tendant sa main.
Il avait une belle voix. Je lui rendis son sourire, et attrapa sa main. Il ne me laissa pas le temps de répondre qu’il me remercia.
« Je n’ai pas fait grand chose en fait, avouai-je, le sang s’était déjà arrêté. -Je m’appelle Kris, et vous ? -Aelys. »
J’étais embarrassée. Il m’avait surprise, et devait penser que je tentai de m’enfuir comme une voleuse, et il n’aurait sans doute pas eu tord de le penser, puisque c’était ce que je comptais tout d’abord faire.
« Vous n’aurez pas vu mon épée par hasard ? -Si… Mais… Euh… bredouillai-je, elle est quelque part vers là, ajoutai-je en lui montrant ma droite en faisant un geste assez vague ».
Il regarda la direction que je lui montrai, incrédule, et ses yeux se posèrent sur moi, le sourire aux lèvres. Je rougis, détournant le regard. Ses yeux restèrent encore un instant sur moi, me dévisageant de la tête aux pieds, puis il se tourna vers l’endroit où j’avais sûrement laissé l’épée. Il s’avança à grandes enjambées, regardant au sol, écartant les hautes herbes pour chercher celle-ci.
« Je suis désolée ».
C’était tout ce qui m’était sorti de la bouche avant d’entendre une voix crier mon prénom. Je me retournai, et je vis mon petit frère. Cheveux ébouriffés, vêtements sales, il ne faisait pas attention à son apparence. Ari me faisait des signes de la main, me disant de retourner au village.
Je fis un pas vers lui, puis je m’arrêtai net. Je me tournai vers Kris. Il me saluait avec sa main, et ajouta un « A bientôt ». Je lui souris, puis pivotai pour rejoindre mon frère. Il se tenait debout droit comme un piquet, m’attendant impatiemment.
Le cœur battant, je me retournai vers Kris. Il me regardait, avec ses yeux bleus qui étincelaient la lumière du soleil. Il me sourit. Mon cœur se serra dans ma poitrine, et je repris mon chemin, courant vers mon frère.
Chapitre 2 :- Spoiler:
« Qui était-il ? » me demanda mon frère.
J’étais retournée au village avec lui et j’avais donné mes fruits à ma mère, afin qu’elle les vende au marché. A présent, j’étais dans l’atelier de mon père. Je mettais de l’ordre, pendant que mon frère me posait mille et une questions à propos de Kris.
« Un homme qui passait par là » répondis-je tout simplement.
Il n’avait pas l’air convaincu. Il soupira, et sortit de l’atelier suite au tintement d’une cloche qui annonçait qu’un personne avait pénétré dans la boutique. En fait, l’atelier se situait juste derrière la boutique. Je m’assis sur un tabouret et respira profondément. J’essuyai la sueur de mon front, et repensai à Kris. Il n’était pas sorti de mes pensées depuis que je l’avais quitté. Je ne savais pas pourquoi, mais je n’arrêtai pas de me demander pourquoi il était blessé, que faisait-il en ce moment, et surtout, qui était-il ? Il était bien habillé, beau, grand et fort. Un chevalier, un soldat ou autre, mais que faisait-il là ? J’avais tellement de questions qui me trottaient la tête, que je n’avais pas remarqué qu’une personne était entrée dans l’atelier. Je levai la tête. L’espace d’un instant, je crus que c’était Kris. Le cœur encore battant, je reconnus Ari. A vue d’œil, il grandissait vite. Très vite. J’avais l’impressions qu’il était encore le petit garçon au sourire innocent, mais non. Il avait changé. Grandi. C’était presque un homme.
« Tu peux t’occuper de la boutique à ma place ? me demanda-t-il embarrassé. -Pourquoi ? -Parce que… bredouilla-t-il en cherchant une raison. Je t’ai remplacé ce matin ! »
Je le toisai. Il n’avait pas tord. J’étais arrivée bien en retard ce matin, et c’était lui qui m’avait remplacé, sans même broncher. Je soupirai et hochai la tête avec un « D’accord » entre mes dents. Il me sourit, prit son sac et avant de franchir le pas de la porte, il m’adressa un clin d’œil. Je me dis que les filles de son âge devaient lui courir après. Il ne remarquait sans doute pas. Il ne s’intéressait qu’aux combats. Il s’entraînaient tous les jours, visant le but d’un jour pouvoir battre notre père à l’épée. Je me levai et me dirigeai vers la boutique quand j’entendis la cloche sonner. Juste au bon moment.
D’un pas confiant, je vins saluer la personne qui venait d’entrer. C’était un jeune homme. Il était de dos, et je ne voyais pas son visage, mais sa silhouette m’était familière. Il était grand. Je ne voyais pas bien la couleur de ses cheveux, ni le genre d’habit qu’il portait dans cette obscurité. Le soleil se couchait bientôt. Je sortis de ma poche une allumette et allumai une bougie qui était posée sur le comptoir. Quand la flamme jaillit, le jeune homme se retourna soudainement, me faisant sursauter. Kris.
« -Ah, désolée si je vous ai fait peur, se précipita-t-il en s’approchant de moi, mais... Aelys ? » ajouta-t-il en me reconnaissant.
A la lueur de la flamme, ses yeux étaient bleus turquoise. Ils étaient sincères. Ses cheveux étaient mouillés. Je devinais qu’il avait trouvé une auberge où il venait de prendre un bain. Je lui souris.
« -Je peux vous aider ? -Je cherche une épée, la meilleure que vous avez. »
Je traversai la boutique, sous le regard enjoué de Kris. Je lui montrai la meilleure épée que nous avions. Elle était exposé dans la vitrine. Je me rappelai soudain que j’avais lancé son épée dans les herbes hautes et que je n’avais pas pu la retrouver.
« Je vais vous l’offrir, mais il faudra attendre une semaine pour que nous vous l’a forgeons. -Non, je tiens à payer. -C’est de ma faute si vous n’avez plus d’épée. -De toute façon, cette épée ne me plaisait pas. »
Je le regardai dans les yeux. Il ne quitta pas mon regard, et je soupirai.
« D’accord, la moitié du prix, finis-je pas céder, dans une semaine. -Est-il possible de l’avoir tout de suite ? s’empressa-t-il. -Je ne pense pas que nous en avions dans l’atelier, répondit-je. -Je peux avoir celle-ci alors ? me demanda-t-il en me montrant celle qui était exposé. -D’accord » lui accordai-je en riant.
J’ouvris la vitre et sortis l’épée. Elle était lourde, mais j’étais habituée. Je la lui tendis et il l’examina. Il toucha la pointe, puis caressa la lame pour revenir au manche.
« On fait un combat ? me demanda-il soudainement. -Pourquoi ? m’étonnai-je en fronçant un sourcil. -Pour l’essayer voyons ! me lança-t-il comme si c’était normal de me demander une telle chose. -Mais je… commençai-je. -Je sais que vous savez vous battre, me coupa-t-il, la façon dont vous m’avez tendu l’épée le prouve. Il est fréquent que les enfants d’un forgeron, même fille, savent se battre, et sont plutôt doués. »
Je le regardai bizarrement, avant d’attraper une épée fine et légère de la boutique qu’il m’avait tendu. Il me prit par le bras et voulut m’entraîner dans la rue, mais je reculai. Je pris sa main et fis demi-tour. Pas question de se battre dans la rue.
Je traversai la boutique, fermai les portes, passai par l’atelier pour se retrouver dans une cour derrière l’atelier. C’est là où je m’entraînais avec mon frère quand j’étais petite pendant que mon père façonnait des armes.
« Je vous laisse l’avantage de commencer. -C’est gentil à vous, mais je pense fortement que vous gagnerez le combat, je ne suis qu’une fille de forgeron. -Il paraît que dans ce village, toutes les filles savent se battre. » ajouta-t-il avec un sourire malicieux.
En fait, ce n’était pas à la façon dont je lui avais tendu l’épée qu’il avait su que je savais me battre. Je lui souris d’un faux sourire, et je lui assignai un coup à sa droite, qu’il para avec facilité. Il continua avec un coup sur mon épaule droite que j’évitai en pivotant légèrement, puis je lançai mon épée dans ma main gauche et fendis l’air en voulant lui mettre un coup sur sa côte.
« Gauchère ? » s’étonna-t-il en s’arrêtant net.
Je profitai de ce moment d’arrêt pour le désarmer en touchant son poignet avec ma lame. L’épée s’envola, et il la rattrapa au vol pour la pointer sur mon cou. Je ne m’y étais pas attendu.
« Je peux tenir mon épée aussi bien de la droite que de la gauche, mais sinon, je suis gauchère » lui répondis-je en baissant mon arme.
Il me sourit en faisant un pas en arrière, puis il s’assit sur l’herbe, et observa son épée.
« J’aime bien cette épée » murmura-t-il.
Je vins m’asseoir à côté de lui.
« D’où venez-vous ? lui demandai-je. -Loin d’ici, à l’autre bout de la contré, me répondit-il. -Que faites-vous ici ? continuai-je. -On m’a envoyé pour une mission secrète. »
Je le regardai, incrédule. Il leva la tête vers moi et je détournai le regard. Il semblait sourire, puis il se coucha sur l’herbe, admirant les étoiles. Je l’observai. Je ne saurais dire pourquoi, mais je sentais au fond de moi, mon cœur qui battait plus vite que d’habitude, rien qu’en regardant Kris.
« Il y a des choses étranges qui se produisent ici, commença-t-il tout en regardant les étoiles, n’avez-vous jamais entendu que dans la forêt juste derrière ce village, il y a des choses étranges qui s’y produisent la nuit ? »
Je secouai la tête de gauche à droite. J’en avais la chair de poule.
« Vraiment ? s’étonna-t-il en me détournant son regard des étoiles pour le poser sur moi, je pensais pourtant que tout le monde était au courant. -Qu’est-ce qu’il se passe la nuit dans la forêt ? l’interrogeai-je. -On dit qu’il y a des brigands, que des gens disparaissent tout d’un coup, pour réapparaître une semaine après, sans se souvenir de quoi que ce soit. »
Il se leva pour s’asseoir et sortit un anneau de son sac.
« J’ai trouvé ça par terre, hier soir, m’expliqua-t-il en tournant la bague autour de son pouce, je pense qu’elle a un rapport avec tout ce qu’il se passe. Pourtant, ce n’est qu’une bague. Mais quand je l’ai trouvé, des brigands sont venus à moi. Ils ne voulaient pas de l’argent, mais la bague. Je n’ai pas compris pourquoi, mais je pense qu’il y a un rapport. Au levé du soleil, les brigands ont battu en retraite, au fin fond de la forêt, et je n’ai plus trouvé une seule trace d’eux. C’était comme s’ils s’étaient volatilisés. -Je peux voir l’anneau ? lui demandai-je. -Bien sûr » me dit-il en me tendant celui-ci.
Je la posai sur la paume de ma main. C’était un anneau en argent, simple, sans rien gravé à l’intérieur. Elle était légère, et n’avait rien de spéciale. Je la pris et la levai à la lune pour mieux voir. Kris m’observait. Mais à ce moment-là, je fus illuminée par une lumière aveugle, provenant de l’anneau. Je mis ma main libre devant mes yeux, et faillis lâcher l’anneau quand Kris me cria :
-Tiens toi à moi !
Je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit, que je sentis un bras s’enrouler autour de ma taille, et je sentis mes paupières s’alourdir sur mes yeux.
Dernière édition par Soulmate le Ven 22 Juil 2011, 20:42, édité 2 fois |
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